Top Gun: Maverick rallume quelques étoiles

Un blockbuster de pop-culture américaine au scénario prévisible ? Pour que Top Gun: Maverick parvienne à nous convaincre, ce n’était pas gagné! C’est désormais chose faite tant ce film est rafraîchissant. Esthétique et époustouflant, il est fait pour le grand écran.
Tout là-haut. Top Gun: Maverick survole le box-office. Unsplash / Kyaw Tun
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Quel plaisir de voir des salles combles et un public intergénérationnel conquis. Le succès au box-office ne s’est pas fait attendre et les critiques sont dithyrambiques. Le public serait-il lassé des films à thèses qui se complaisent dans l’auto-flagellation typique du wokisme?

Top Gun raconte bel et bien l’histoire d’une minorité, mais, plutôt que le récit larmoyant de l’une d’elles qui serait stigmatisée, il relate un épisode marquant d’hommes et de femmes qui se distinguent par leur excellence: l’élite des pilotes de chasse. Dépassement de soi, camaraderie, ténacité et distinction, telles sont les valeurs prônées par le film. Le spectateur s’envole et s’évade avec ces personnages qui nous font vivre des émotions et des sensations d’une intensité d’autant plus véritable que les scènes sont tournées dans un environnement réel, loin des studios. La qualité, la technique et la beauté de la réalisation sont remarquables. Tourné dans de véritables avions de chasse biplaces en pleine action, selon l’exigence de Tom Cruise, Top Gun: Maverick est crédible même pour les spécialistes du domaine. Dans les scènes de vol, le facteur de charge altère la voix et le souffle des acteurs. Il va même jusqu’à déformer leurs visages.

«Ce deuxième opus démontre brillamment aux esprits chagrins qu’il est encore possible de faire du cinéma qui remplit les salles. »

Grâce à Maverick, la tête brûlée (comme son nom l’indique), une brise non conformiste rafraîchit tout le film. Fidèle à l’esprit du premier Top Gun sans être un remake, ce deuxième opus démontre brillamment aux esprits chagrins qu’il est encore possible de faire du cinéma qui remplit les salles. En proposant une mission coordonnée entre plusieurs pilotes, à accomplir en un temps record, le scénario sort des combats chevaleresques un contre un pour se rapprocher de manœuvres plus conformes à la réalité. Les personnages sont approfondis, ils ont mûri. Émotionnellement, on est pris dans l’histoire qui aborde avec justesse le deuil, la culpabilité, le pardon, l’amour, la vieillesse. Les acteurs aussi ont vieilli, et la fatalité frappe autant dans la vie que dans la fiction, comme le rappelle le cancer du larynx de Val Kilmer, réel aussi bien dans le film que dans la réalité.

Certains de nos amis s’inquiétaient que Top Gun: Maverick «célèbre l’Amérique néo-reaganienne», ou alors qu’il donne trop de visibilité et de succès à un scientologue, ou encore qu’il soit tout bonnement «bête». Mais en réalité, ce n’est pas du tout sur ces plans que le film se donne à voir. Il s’agit d’un spectacle grandeur nature, qui en met plein la vue.

On sort de ce moment d’évasion ragaillardi, et heureux que l’industrie du divertissement sache encore jouer son rôle: raconter une histoire et nous emmener avec elle.

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