Qui pour défendre nos libertés?

Avec l’explosion des anciens cadres sociétaux, dans les années 60 et 70, nombreux étaient ceux qui pensaient que l’avenir serait forcément radieux.
À l’américaine sur une grosse moto ou simplement dans nos vies de famille, nos choix personnels sont toujours plus attaqués. Mais comment faire face? Unsplash / Harley Davidson

Les âmes, après vingt siècles d’oppression judéo-chrétienne, allaient se trouver enfin libérées, les appartenances ethniques allaient être oubliées, l’égalité conquise. Le monde, sorti de l’histoire, devait ressembler à une curieuse fusion de roman d’Alexandre Jardin et de chanson de Yannick Noah. Bien sûr, la rapide marche vers le paradis sur terre a parfois connu des coups d’arrêt, au Cambodge comme en ex-Yougoslavie. Reste que jusqu’à ces dernières années, il fallait être très mal luné, voire une cassandre de la pire espèce, pour annoncer des lendemains qui ne ressembleraient pas à la description d’Imagine, l’épouvantable balade de John Lennon que nous apprenions religieusement à l’école.

Lorsqu’en fin d’édition, au Peuple, nous effectuons un survol de nos différents articles, nous devons souvent constater que nous en revenons à une question essentielle, déclinée de façon multiple: celle des dangers qui planent au-dessus de notre liberté. Non pas la liberté de l’ado incapable de comprendre qu’en période de crise, la population peut elle aussi être amenée à fournir des efforts, mais la liberté, la vraie. Celle qui implique qu’aucun inquisiteur à la petite semaine n’ira fouiller dans nos factures pour voir si nous avons oublié d’éteindre une ampoule un soir, ou choisir pour nous les chansons que nous avons le droit de chanter sur scène. Deux exemples, mais nous aurions pu en choisir d’autres, issus de ce numéro.

Au moment où vous lirez cet édito, le 1er août aura tout juste passé. Nous aurons fêté notre indépendance et cette suissitude, à la fois discrète et si fondamentale, qui nous rassemble. Notre pays a été formé par des hommes qui désiraient vivre librement, et qui auraient accueilli à coups de fourche des donneurs de leçons venus leur dire comment dépenser l’argent du ménage. Alors qu’aujourd’hui, une apparente quête de «responsabilité» fait ressurgir les pires souvenirs des totalitarismes passés, avec l’aval de personnes que nous avons pourtant élues pour nous défendre, peut-être n’est-il pas si bête de nous souvenir que nous aussi devons aspirer à rester des citoyens plutôt que des sujets.

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