forum d’économie planifiée

Liberté d’expression menacée, traçage de la pollution individuelle et surveillance de masse… Le Forum économique de Davos n’a rien eu d’une fête dédiée au libéralisme triomphant comme le prétendent ses opposants.
La «Mecque de la Ploutocratie» affiche de plus en plus clairement ses intentions liberticides. Alors «Smash WEF»? Oui, mais pas forcément pour les même raisons que les activistes de gauche radicale. Claudio Schwarz / Unsplash

Le Forum économique Mondial de Davos vient de se terminer. Nous n’avons pas réellement eu l’occasion de lire beaucoup d’articles intéressants à son sujet dans les médias main-stream. 20 Minuten, toutefois, a fait preuve d’une certaine créativité en partant dans les méandres des annonces en ligne pour nous apprendre qu’un «appart’ à 18 000 francs la nuit» tendait les bras aux conférenciers ou qu’une chambre «sans salle de bains» s’y négociait à 10 000 francs la journée. Peut-être le seul exemple d’une économie de marché réelle durant cet événement.

Il faut dire que pour certains, comme Stéphane Geyres, président de l’Institut Mises France, le WEF n’a rien à voir avec une cérémonie dédiée au libéralisme ou au capitalisme: «Le Forum n’est que La Mecque d’une ploutocratie (oligarchie de la richesse indue) galopante n’ayant rien à voir avec la Liberté. Le capitalisme véritable, c’est notre boulanger du coin de la rue, celui qui risque la faillite si son pain ne nous satisfait pas. On y est libre d’entreprendre et de s’enrichir, mais parce qu’on y est aussi libre d’échouer. Échouer y est fréquent parce qu’on n’y reçoit aucun privilège ni aucune subvention accordée par quelque État. Où sont les authentiques entrepreneurs à Davos? Je ne vois que des mercantilistes masqués.»

«Le Covid est crucial car c’est ce qui convainc les gens d’accepter, de légitimer la surveillance biométrique»

Yuval Harari,auteur de Sapiens

Plus grave, les médias grand public ont largement fait l’impasse sur des propos tenus lors des diverses conférences, dont trois, particulièrement effrayantes, relevaient carrément de l’apologie du totalitarisme.

Surveillance et rationnement

On commence avec la déclaration de Yuval Harari, auteur du best-seller Sapiens: «Le Covid est crucial car c’est ce qui convainc les gens d’accepter, de légitimer la surveillance biométrique totale. Si vous voulez stopper cette épidémie, vous n’avez pas seulement besoin de surveiller les gens, vous devez surveiller ce qui se passe sous leur peau.» Une deuxième pour la route? C’est parti avec le président du groupe Alibaba, J. Michael Evans. Ce charmant personnage s’est vanté de la mise au point d’un «traceur d’empreinte carbone individuel» permettant de surveiller ce que vous achetez, ce que vous mangez ou encore où et comment vous voyagez. La société libérale paraît bien lointaine…

Pour terminer ce petit catalogue, on ne peut s’empêcher de citer Julie Inman Grant. La commissaire (déjà, tout est dans le titre) australienne chargée de l’e-sécurité s’est attaquée à un des piliers, si ce n’est LE pilier du libéralisme: la liberté d’expression. Elle a déclaré que cette dernière devait être «recalibrée». Une déclaration qui fait bondir Stéphane Geyres: «Parler de «liberté d’expression recalibrée» n’est autre qu’un déni de Liberté. Tout «oui, mais» à la liberté est toujours contradictoire. Jordan Peterson nous l’a rappelé avec raison: accepter le débat, c’est prendre le risque de la contradiction. Comme vivre, c’est accepter le risque de vivre, «recalibrer» la liberté d’expression, c’est recalibrer la Vie. Qui peut donc oser se prendre pour ce dieu qui pourrait recalibrer nos vies?»

liberalie.substack.com & mises-fr.org

Voir aussi

  • Une réponse au « Matin » 

  • Réservé aux abonnés Nous, « plumes de droite »

  • Apprendre à mourir

  • Réservé aux abonnés Le marquis de Sade en théologien ?

Inscription gratuite
close slider